Trois journées de chaleur dans les gorges du Verdon nous ont permis de réaliser quelques très beaux itinéraires de terrain d’aventure, il faut donc démarrer bien tard les voies en rive droite sous peine de cuire…
♦ Le premier jour on descend du coté de la maline par le sentier vertigineux du secteur du Belvédère afin de répéter un itinéraire de François Guillot: La pédale feutrée.
La voie est bien sauvage, aucune trace de répétition récente: c’est un bel itinéraire rusé avec des passages audacieux, exposés et marquants, la longueur dure est en rocher moyen mais nous y avons laissés deux lunules pour marquer la ligne.
Un petit mot par longueur: topo détaillé
L1: partir dans des gradins raides pour rejoindre la rampe évidente, la suivre jusqu’à son extrémité droite au pied du dièdre.
L2: remonter le superbe dièdre jaune, s’échapper à gauche dans le haut par une dalle jusqu’à la première niche rencontrée.
L3: poursuivre droit dans le mur raide puis on atteint une zone de replat, bien naviguer d’abord à droite puis à gauche pour rejoindre le dernier genevrier sous les surplombs.
L4: gagner le pilastre accollé en rocher pourri, s’y rétablir puis artifer d’abord horizontalement à gauche puis remonter droit pour accéder à la dalle à l’étage supérieur. Longueur délicate en mauvais rocher, ce n’est pas la tenue des pitons qui est aléatoire mais bien plus le kairn dans lequel ils sont plantés (expérience vécue !).
L5: naviguer dans la dalle grise au dessus: faire une grand crochet à gauche et revenir en écharpe sous le dièdre évident qui découpe les surplombs sommitaux. Superbe escalade engagée.
L6: remonter le dièdre large qui suit puis dans la fissure déversante truffée de genévriers, dans le haut elle s’élargit et on la quitte sur la droite pour gagner le jardin qui marque la fin des difficultés. Magnifique.
Dans le haut, on bartasse au plus logique puis on force un dernier mur fissuré pour enfin rejoindre la crête.
♦ Le lendemain nous nous rendons en rive gauche sur la falaise de l’Encastel, histoire de découvrir un autre endroit des gorges. Le chemin d’accès au pied n’est pas trop marqué, quelques passages dans la jungle sont obligatoires.
Nous nous lançons sur les traces d’un autre cador, C.Guyomar: Révo-Cul.
Sur le papier (le Dufranc bien sûr, pas toutes les autres copies imprécises) ça ne paie pas de mine, mais la réalité en est tout autre, ça faisait longtemps qu’on avait pas fait de V/V+ tassés de la sorte!
Une très bonne surprise que cette voie avec une gestuelle riche et un rocher sculpté, et malgré quelques jardins fleuris la qualité de l’escalade et la variété des fissures en font une voie remarquable.
Tous les relais se font sur arbres, il n’y a pas besoin de pitons: un mix entre la Ula et l‘Estampo, quelques pas de 6a/b obligatoires pimentent le tout ce qui permet de se rendre compte du talent de l’ouvreur à l’époque.
Un petit mot par longueur: topo détaillé
L1: remonter la cheminée évidente bouchée par un gros bloc coincé puis par un chêne un peu plus haut, tirer à gauche dans le jardin.
L2: une fissure déversante et sculptée qui se transforme ensuite en cheminée large, deux lunules en place.
L3: poursuivre par la fissure qui attire l’œil, plus impressionnante que difficile, on a laissé une lunule béton.
L4: par le court dulfer qui parait débonnaire mais qui est malcommode et tonique.
L5: traverser le jardin sur la droite jusqu’au pied de la première fissure grimpable: magnifique escalade soutenue!
L6: poursuivre par la ligne de dièdre évidente, rocher exceptionnel!
♦ Le troisième jour direction l’Imbut par une voie réputée des gorges: Le bec de lièvre. Une ligne magnifique et bien directe, qui emprunte une grande ligne de fissure variée et technique.
Cela dit, beaucoup d’incohérence gravite autour de cet itinéraire: l’accès au libre se fait par une grande longueur d’artif que nous n’avons pas trouvé si facile, suivie par une longueur en V tassé et terreux, disons que celui-ci qui court dans cette longueur n’aura pas trop de mal dans la suivante et enfin la fissure est certes pas facile mais plus du tout exposée: on trouve un énorme rondin de bois puis une corde en 11 mm qui pend sur 4m qui dénaturent beaucoup l’engagement et surtout l’obligation de la longueur.
Un petit mot par longueur: topo détaillé
L1: remonter immédiatement en artif en direction des premiers ficellous, passer un petit dévers puis en ascendance à droite jusqu’à un dièdre qu’on remonte. Dépasser un vieux spit à son sommet, le relais se construit un peu plus haut au sommet du second dièdre. Grande longueur, bien gérer son matos pour ne pas être à poil là haut.
L2: poursuivre par le dièdre-cheminée très ouvert, dans le haut on s’échappe à droite dans le jardin. Longueur technique et bien soutenue mine de rien.
L3: le laminoir: partir léger (sangles, friends 5 et 6, 4 pitons). Dans cet état là, on peut le passer quasiment en artif et c’est bien dommage car en enlevant le rondin et la corde, la longueur serait engagée mais pas exposée car on peut y planter des clous.
L4: après avoir gagner le jardin supérieur, remonter par la fissure évidente de droite, franchir un dernier mur et viser un bon chêne tout droit en bout de corde.
voici un peu plus de photos, bonnes escalades !