Petit séjour dans le Verdon pour répéter trois voies d’escalade.
Nous attaquons la première soirée par une voie située sur la terrasse médiane: d’une hauteur de 150m ce secteur permet d’occuper une fin de journée.
♦ Nyctalopes: topo détaillé
C’est une ligne de fissure évidente ouverte relativement tard en 1976. La longueur clé notée 6c en libre est un peu décevante au niveau de la qualité du rocher et de l’équipement avec quelques blocs branlants et des lunules cramées. Dommage que la personne qui se soit ramenée avec la perceuse pour mettre un goujon de 12 au relais n’ai pas pris la peine de nettoyer le début de la longueur des blocs branlants et des vieilles cordelettes.
L’escalade continue ensuite dans du rocher rouge en direction d’une jolie grotte à franchir en artif parfaitement équipée en pitons, suivie d’une ligne de fissure jusqu’au sommet.
La partie finale en coincement est typique du Verdon et permet de gagner le plateau rapidement et fait de Nyctalopes une sortie assez complète.
Nous poursuivons le lendemain avec la voie Tectoflip dans le secteur de la paroi rouge, une voie de mixte libre/artif déversante et majeure.
♦ Tectoflip: topo détaillé
Voilà encore un petit bijou signé Guyomar, l’ouverture est comme d’habitude naturelle, logique et engagée.
Le tout début de la voie n’est pas facile dans le rocher médiocre. Le rocher est assez abîmé en comparaison au reste de la voie, du coup on soupçonne pas mal de buts à R1… nous sortirons en 8H30 d’escalade au total.
Passé le toit, le rocher devient bon dans un mur raide de mixte; en effet nous partons avec le topo de 1978 relativement approximatif dans la partie médiane sur les sections de libre, il faut donc choisir entre grimper ou se protéger et Guyomar était plutôt un visionnaire dans le style!
Grâce à quelques rampes de crépi évidentes nous atteignons la dernière longueur dans les toits sommitaux. Un véritable petit chef d’oeuvre d’ouverture, une des plus belles lignes naturelles que nous ayons grimpé jusqu’ici avec une traversée plein gaz et une fin exceptionnelle dans les toits.
Nous terminons le dernier jour par une voie dans un secteur que nous ne connaissions pas: peu après la Dent d’Aire, le Pas de la Baù a été rasé par la famille Catsoyannis.
♦ Pas de la Baù – voie de gauche: topo détaillé
N’ayant sur ces voies que les deux « topo torchons » de 2008 et 2010 nous partons pour une petite journée avec la voie la plus à gauche notée ED 6a+/A2 avec un peu de mixte libre artif.
L’accès est relativement commode et la face passe à l’ombre vers 13H en cette saison.
Avec la voie Kicoup à Archiane, nous avions découvert le Verdon dans le Vercors, aujourd’hui ce sera l’inverse … la botanique s’invite dans l’escalade sur les 50 premiers mètres et nous débouchons sur des fissures remplies de terre. Surprise, la L2 se grimpera plutôt en 6c qu’en 6a et nous tracerons rapidement vers le sommet en shuntant le dièdre en artif sans le savoir.
Cette voie TD propose une escalade « classique »et intégralement en libre, jamais raide avec beaucoup de protections sur pitons universels ce qui pourrait intéresser des cordées voulant s’y entraîner; pratiquement tous les relais sont à construire il y même un petit pendule d’initiation sur la fin. Le rocher est par endroit assez moyen cela dit.