Nous avons réalisé dernièrement quelques grandes voies d’escalade artificielle au Devenson et c’est bien cool de tomber sur de belles surprises ! Retour donc avec pour objectif d’essayer deux voies d’artif modernes ouvertes il y a une quinzaine d’années par le duo Catsoyannis.
Ces deux voies se situent dans la partie droite des grands dévers marrons à colonnettes qui abritent les voies modernes, elles ont sensiblement la même configuration: du dévers dans le bas puis un gros « bourrelé » en milieu de voie à franchir qui donne accès à la partie supérieure en rocher blanc . Le caillou est bon et superbe, très sculpté tout du long.
Nous attaquons naturellement le premier jour par celle qui semble la plus accessible des deux sur le papier: Mathusalem.
Tout simplement majeure, une super ligne logique et variée dans laquelle il est possible de faire pas mal de libre ce qui la place parmi les plus belles du massif dans ce style « mixte ». Les ouvreurs avaient laissé très intelligemment pas mal de choses en place pour les suivants, dommage qu’elle ne soit hélas jamais devenue classique. Toute les difficultés se protègent très bien, pas mal d’ambiance et un poil d’engagement, une sorte de « mini-bidule » !
Un petit mot par longueur: topo détaillé
L1: remonter la belle rampe évidente, contourner un toit par la droite puis poursuivre en ascendance à droite jusqu’à une bonne terrasse.
L2: franchir le petit mur au dessus puis poursuivre dans la goulotte évidente à gauche jusqu’à une niche, magnifique continuité.
L3: contourner le figuier par la droite puis forcer en artif le toit fissuré, une fin facile en libre pour gagner le relais, belle ambiance!
L4: superbe longueur de mixte, qui recherche les zones de faiblesses propice à la progression, on navigue dans du cailloux 4 étoiles, la classe.
L5: on sort par le très beau et inattendu dièdre final jusqu’au sommet.
On retourne quelques temps après afin de s’attaquer à gauche à des choses plus sérieuses: Le Deven Technologique. Là en revanche ce ne sera pas la même mayonnaise: si dans la voie de droite les cotations papiers étaient assez « généreuses », ici c’est une autre histoire, un bon piège tendus par les ouvreurs: la cotation A2 c’est un peu comme une boite de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber!
Heureusement, nous avions quelques jokers au fond du sac et c’est bien déterminé que nous avançons. Dans le bas, les relais ne sont pas marqués du coup nous avons un peu de mal à trouver l’ itinéraire par rapport au tracé du topo, de plus la voie n’a sûrement jamais été reprise ce qui ne facilite pas les choses.
Ce n’est ni de l’artif fastidieux ni laborieux, mais en revanche c’est bien fin et technique et le pitonnage est souvent éloigné: il y a quelques lunules par longueurs, et nous en avons laissé quelques autres pour marquer les emplacements de relais. Il y a une cheville de 8mm à R3 que nous n’avons pas réussi à visser car bouchée par du sable, et une autre dans L4 où nous avons laissé l’écrou, à cravater. La ligne est vraiment belle et plutôt logique une fois dedans, le caillou excellent hormis quelques rares passages: la retraite est très accrobatique passé R1, l’accès, l’isolement font de cette voie une affaire plutôt sérieuse: nous avons passé une bonne journée très formatrice en la matière.
Un petit mot par longueur: topo détaillé
L1: on démarre par du beau libre jusqu’aux premiers ficellous qui amènent à un mur compacte que l’on force afin de rejoindre une magnifique fissure déversante. En haut de celle-ci on poursuit à gauche jusqu’à une petite banquette pour y faire relais.
L2: traverser assez bas jusqu’à l’écaille à droite, la remonter puis forcer un court mur qui donne accès à un dièdre. Le remonter sur 10m puis lorsqu’il se bouche, traverser à droite pour rejoindre une vague niche, relais.
L3: partir dans le devers fissuré, puis progresser en ascendance à gauche dans des ligne de fines fissures jusque sous les surplombs, se rétablir à gauche dans une niche.
L4: poursuivre délicatement à gauche dans du mauvais rocher, puis rejoindre la belle fissure déversante à droite: en haut on progresse dans un mur bouché jusqu’au relais sur un petit pin. Grande longueur soutenue et variée.
L5: on finit par une belle longueur de libre sur du beau caillou malgré les apparences. Sommet!
N’hésiter pas à nous contacter pour obtenir plus de renseignements, ces voies valent le coup d’être parcourues.