photo de la face SE B.A
Petit retour sur la répétition cet été de la Directissime au Mont-Aiguille, en 10H d’escalade effectives.
Cela faisait un petit moment que nous voulions y aller, cette face Sud-Est est raide et élancée, l’endroit est magnifique.
Nous démarrons avec pour seul topo le descriptif du Coupé de 1973 : « ED très soutenue, 20h d’ouverture les 25 et 26 Septembre 1965 par G.Cretin, R.Martial, A.Rebreyend, passages de VI et A2/A3 essentiellement libre… »
Les premières longueurs sont vite avalées, le rocher est moyen dans l’ensemble, mais l’escalade se protège assez bien sur pitons et coinceurs et les relais faciles à construire.
Nous trouvons quelques très vieux pitons qui sortent à la main, la voie n’a peut-être jamais été répétée depuis l’ouverture.
On arrive à la vire intermédiaire qui marque le début des difficultés: pendant une cinquantaine de mètres, le rocher devient excellent, l’escalade se déroule dans une coulée d’eau.
Le rocher est donc très sculpté avec beaucoup de protections sur lunules naturelles, superbe!
Le topo, jusque là correct dans sa description, commence à devenir très vague puis incompréhensible.
On n’arrive plus à comprendre la ligne générale d’ascension:
dans le bas, beaucoup de lignes pour décrire des longueurs de 25m, de l’artif dans du facile … puis d’un coup, une ligne de texte pour décrire deux longueurs de 45m dans une zone très raide, complexe et entrecoupée de petites baumes.
A priori et d’après le texte, l’escalade se situerait plutôt sur la gauche.
La paroi surplombe beaucoup dans son dernier tiers, on se demande bien comment ça peut passer là-dedans avec si peu d’artif. On cherche le passage en VI sur « la vire déversée » et « la dalle en A2/A3 » mais en vain, on comprend qu’on n’est pas au bon endroit et au bout de 2h d’errance dans les surplombs, on suppose que la ligne s’évade plutôt sur la droite.
Après trois longueurs très exposées dans du rocher en carton, on atteint une grande conque juste sous la dernière casquette: on ne peut plus progresser droit à moins de planter une rafale de pitons dans le boudin sommital.
La seule issue qui collerait au topo est donc là, à droite: une interruption dans du rocher compact d’une vingtaine de mètres puis on rejoint la cheminée de sortie.
Quelques précisions:
– dans l5, il faut enjamber un énorme bloc posé donc méfiance.
– nous n’avons pas emprunté l’itinéraire original entre l8 et l10.
– quelques clous sont en place dans les premières longueurs puis quelques lunules qu’on a laissé dans le haut.
– c’est une belle voie essentiellement libre.