Retour dans les Gorges du Verdon pour décrire une grande voie de terrain d’aventure sur la falaise des Malines: La JP Gaffard ouverte à la fin des années 70 par la forte cordée niçoise. Nous avions déjà parcouru tout près le pilier majeur de la Parisienne (à lire ici), une super voie mi libre / mi artif à ne rater sous aucun prétexte.
Le secteur est très fréquenté pour les itinéraires classiques bien équipés comme l’arête du belvédère mais surtout aujourd’ hui avec Fleur de solstice, Lame fatale ou encore Les fils de l’haltère et du pan, qui est sans doute l’une des plus belles réussites récentes des gorges et de son équipeur.
Cela fait un certain temps que l’on pense à cette voie signée Bérhault/Dufranc (notre dernière dans les gorges) en se demandant comment elle s’articule dans sa première partie par rapport à la voie moderne car il n’y a que très peu de caillou pour laisser place à une longueur de V+ , le bastion est assez complexe vue d’en bas et le tracé du vieux topo quelque peu succinct.
On attaque le jeu de piste par deux petites longueurs avec chacune un passage bloc dans leur niveau, d’abord un pilastre typique pour rejoindre la première terrasse puis une petite brèche sur la gauche pour rejoindre leR2 des « fils … »
On comprend vite que les voies se rejoignent dans la goulotte de L3 ce qui donne un petit aperçu du V+ tassé à pitonner dans le libre coté à la sauce Dufranc aujourd’hui équipé (6c), en effet la voie bifurque subtilement à gauche juste avant le pas de bloc de la voie sur spits ; s’en suit immédiatement une fissure pas si débonnaire et facile, le relais R3 est commun sur la gauche. Une sacrée longueur à ouvrir du bas à l’époque!
On commence à apercevoir la ligne de fissure terminale qui se situe en fait complètement sur la gauche du bastion en visant deux arbres suspendus. Contrairement à L’Aveuglette ou encore au Bon, la brute et le truand la grande longueur de mixte en V/A2 n’est pas trop salée pour une fois et conduit avec 4/5 pas d’artif ( un piton et une ficelle en place) au relais à construire au niveau du cade suspendu.
On poursuit par les deux longueurs brutes et sauvages en V/V+ en rocher velcro, pas trop difficiles mais où l’on ne met que 3 ou 4 points par longueur qui nous déposent encore à gauche sur un relais aérien dans une super ambiance, Patrick devait s’ennuyer au relais et nous confirme que nous sommes au bon endroit !!
Reste les 50 derniers mètres et ça finit en beauté avec de la grimpe physique qui protège bien puis qui se couche sur du rocher béton sans végétation pour une fois!
Voilà donc pour nous une très belle découverte de ces dernières années à consommer sans modération, engagée, soutenue et super formatrice dans le niveau TD+ Verdon. On regrettera une nouvelle fois le spittage de la partie la plus pure et marquante de la voie mais bon, au moins ça rend l’ensemble homogène.
Quelques photos et le topo à suivre … Bonne grimpe!