Petit retour sur un séjour en pleine canicule sur la rive gauche des gorges du Verdon. On a pu grimper à l’ombre même si les températures sont restées très élevées.
Direction donc la première après-midi à la falaise des Cavaliers pour y parcourir la première voie tracé dans la face en 1975 par Bouscasse et Cie : le vol du canard et du casque troué.
Petit mystère autour de cette voie, ça fait un bout de temps qu’on n’arrive pas bien à identifier le tracé avec le topo Lucchesi, notamment la longueur médiane en traversée cotée A3 qu’on avait du mal à localiser.
Finalement, l’itinéraire suit bel et bien la grande diagonale droite-gauche qui raye tout le côté gauche de la face.
Quelle bonne surprise une nouvelle fois, le rocher est magnifique, excellent et très sculpté, et les coinceurs / friends se placent très bien: une ligne pure et accessible qui mériterait vraiment de devenir classique.
Bien qu’athlétique, la longueur d’artif médiane est aujourd’hui plus facile grâce aux gros friends qui ont remplacé les bongs: on a laissé quelques lunules en place sur l’ensemble de la voie.
Un petit mot par longueur: topo détaillé
L1: on a attaqué par une grande longueur sur une rampe oblique en tuf qui mène sous les grands surplombs caractéristiques: superbe et engagée.
La longueur originale se trouvait un peu plus à droite dans la cheminée évidente (un anneau de corde autour d’un arbuste), longueur en faite reprise par 3 jours d’engatze.
L2: poursuivre facilement dans la dalle sculptée jusqu’à l’extrémité gauche des grands toits.
L3: grimper en libre et atteindre une grotte avec un arbre, puis belle séquence d’artif dans le boudin déversant, relais pendu à la sortie des difficultés.
L4: continuer en écharpe à gauche et rejoindre le pied des fissures terminales.
L5: superbe dièdre technique à placement, relais au cade.
L6: magnifique longueur en fissure coupée au couteau, puis sortie facile au sommet.
Le lendemain, la pluie s’invite au menu jusqu’en milieu d’après-midi, on décide alors de profiter de la fin de journée en allant grimper sur la falaise du Vidal.
Descente donc par le sentier, puis on rejoint le pied de la face pour s’attaquer au Tourniquet Mongol, voie ouverte en 1999 par les marseillais G.Crespi et F.Ranise.
On part dans l’optique de dormir le soir à la strate médiane, comme nous l’avions fait il y a 3 ans lors du parcours du magnifique Pilier de la belle de mai (récit à lire ici).
Nous sortirons donc le lendemain, en 10 petites heures effectives, de cette ligne superbe au tracé évident avec peu de chose à jeter: le rocher est magnifique comme souvent en rive gauche, très coloré ce qui est assez rare.
Une voie à conseiller donc, très variée avec dans le bas de l’artif soutenu puis ensuite du libre en fissure déversante dans une grande ambiance!
Un petit mot par longueur: topo détaillé
L1: démarrer à gauche d’une grande baume orangée, puis remonter une vague ligne de trous bouchés pour gagner le relais sur un cade suspendu. Super longueur soutenue avec un départ difficile.
L2: après un crochet à gauche, grimper la ligne de fissure évidente puis franchir le gros toit à droite et rejoindre en libre la strate sous les surplomb médians.
L3: quelques pas d’artif donne accès au magnifique dièdre sculpté à remonter entièrement, puis un dernier passage physique pour accéder au relais suspendu.
L4: grande et superbe longueur dans des lignes de fissures déversantes, relais dans la cheminée finale.
L5: sortir facilement au sommet par une cheminée large et moussue, attention à quelques blocs branlants dans le haut.