Un petit créneau météo correct en ce mois de Septembre nous a permis d’aller répéter deux grandes voies de terrain d’aventure situées dans le nord du massif de la Chartreuse: le rocher était plutôt sec et les température très douces.
On attaque la première après-midi par une voie rapide d’accès sur la falaise de La Rousse que l’on ne connaissait pas: la voie des Écureuils.
♦ L’approche est vite avalée puis une fois au pied on repère l’attaque, la face n’est pas très raide et continue mais le rocher ne semble pas terrible. Dans l’ensemble c’est une voie plutôt sympa sans être majeure, 80m de rocher excellent pour 150 m de rocher moyen … on est sorti sur un avis assez mitigé! Néanmoins la ligne est justifiée, visiblement cette voie n’a jamais été classique et elle gagnerait énormément à être plus parcourue et nettoyée.
La qualité très moyenne des pitons en place nous a marqué: on en a enlevé certains à la main et retapé tous les autres qui étaient parfois limites, déplacés certains à des relais.
Il y a pas mal de clous présents même s’il faut prendre un petit jeu de pitons pour se protéger efficacement et renforcer les relais en place, notamment R1 très moyen, avec 3 clous dans la même écaille décollée …
Un petit mot par longueur: topo détaillé
L1: attaquer par une courte fissure grise qui oblique à droite puis poursuivre jusque sous un bombement à franchir pour faire le relais sur la première vire, à renforcer en dessous.
L2: franchir le mur à gauche puis revenir immédiatement dans l’axe, continuer jusqu’à un petit pin puis lui fait suite à droite une cheminée délitée qui conduit à une terrasse confortable au pied d’un dièdre caractéristique. 5Om-gérer le tirage.
L3: le remonter jusqu’au petits pins en contrebas de la vire médiane.
L4: franchir le mur orange en ascendance à gauche.
L5: droit au dessus pour finir dans le surplomb final, relais à la sortie sur deux clous récents.
L6: continuer par le beau dièdre, puis une dalle permet d’accéder à une ligne de fissure qui s’accentue dans le haut à gauche, on se rétablit à droite sur une bonne vire. On a laissé un piton au relais.
L7: désescalader pour rejoindre la base d’une cheminée, la remonter (énergique!) ou bien passer sur le fil du pilier, puis sortir facilement au sommet.
♦ Après une nuit fraîche et humide direction le col du Granier pour gagner la face sud-ouest de l’Alpette et tenter de répéter la voie de la Passerelle, ouverte en 25h en 1972 par Bourley, Parat, Reymond et Seigneur.
D’un point de vue escalade on peut dire que l’endroit est désert bien que le parking semble visiblement servir de point de départ aux Chambériens pour leur pèlerinage dominical vers la croix du Granier.
La voie est bien sérieuse et il a fallut s’employer pour évoluer correctement dans cette ligne de mixte difficile, il faudra du moral dans les murs délités du bas, du métier dans le pitonnage, des bras et de la technique dans les fissures … disons que le « Dièdre du Brouillard » parcouru il y a deux ans est une friandise à coté.
Il a fallut plus de huit heures d’escalade pour sortir sur la crête, en passant pas mal de temps à construire des relais solides et confortables. L’escalade en libre est bien technique dans toutes les longueurs et ironiquement c’est peut être la dalle lisse de L4 qui se laissera grimper le plus facilement.
C’est une ligne remarquable qui sinue astucieusement dans la partie centrale, avec des longueurs raides sur du bon rocher une fois passé le bas: une belle voie d’envergure.
Un petit mot par longueur: topo détaillé
L1: R0 au sommet des gradins puis franchir le premier mur délité par la gauche puis tirer à droite pour remonter un couloir-cheminée qui permet de prendre rapidement pied sur la rampe évidente en diagonale à droite qu’on remonte jusqu’à un relais en place. Grande longueur, gérer le tirage.
L2: poursuivre droit dans un mur fracturé, puis on récupère une fissure qui ammène à droite. On retraverse dans le haut à gauche pour relayer sur une banquette confortable.
L3: forcer à gauche une belle dalle noire jusqu’à une petite marche dans un vague renfoncement.
L4: en sortir à gauche puis remonter droit jusque sous un surplomb, le franchir par la droite puis poursuivre dans un mur raide. On atteint une vire qu’on traverse sur une vingtaine de mètres à droite jusqu’ au pied de la fissure suivante, 3m en contrebas d’un petit arbuste. Mauvais rocher pour le relais au niveau d’un n°5 dans un trou.
L5: par la fissure déversante évidente, difficile au départ, jusqu’à une autre vire.
L6: remonter le dièdre suivant, on relaie à la sortie des difficultés sur une bonne terrasse.
L7: courte transition jusqu’au pied de la fissure terminale.
L8: par la belle fissure large, relais dans une niche confortable.
L9: droit dans l’étroiture puis par un beau dièdre aérien on gagne la grande vire supérieure. Fin des difficultés.
